Arrivée en ville [PV Glais Sinhg]

Arrivée en ville [PV Glais Sinhg] Sanstitre4-21

La route était longue et sablonneuse. Le sable. Sable ocre et détestable. Qui emplit la bouche, le nez, les oreilles, les yeux. Qui aveugle. Enora la suivait depuis trois jours. Trois jours sans manger, sans boire, sans dormir, mais ça n'avait pas d'importance. Rien n'en avait. Rien à par elle. Danae. Capturée. Vendue. Comme un vulgaire chiffon. Cette pensée lui était insuportable. Tout ce qui comptait à ses yeux, c'était retrouver sa petite soeur. Et de tuer ceux qui l'en empêcheraient. Elle ne pouvait perdre encore un membre de sa famille. Non. C'était impossible. Danae et elle devaient rester soudées, ensemble, quoi qu'il arrive. Les séparer relevait du sacrilège. Il falait réparer cela au plus vite. Avant qu'elle ne soit vendue. Avant qu'on ne lui fasse du mal. Ses pieds étaient en sang, mais elle ne souffrait pas. Il aurait fallut qu'elle arrête de marcher pendant deux minutes pour que son pouvoir d'auto-guérison fasse effet, mais il était hors de question qu'elle stoppe si longtemps son avancée. Danae... Danae... Pourquoi ?

[...]

-Bon anniversaire, Mam !

Deux petites elfes, l'une aux cheveux longs couleur azur et l'autre aux cheveux d'or sautent autour de leur mère en chantant dans la langue elfique un air de leur composition. La plus âgée lui tend ensuite une épée elfique de toute beauté, légère et souple, forgée dans une acier au reflets bleus, métal très résistant contenant une très légère quantité de pouvoir d'auto-guérison qui rendait l'épée presque indestructible. Un travail de fourmi pour l'elfe qui l'avait forgé, un ami d'Enora que celle-ci avait beaucoup aidé; Maintenant, l'épée était là, et Isa serra fort sa fille aînée dans ses bras fins.
La seconde tendit ses deux mains, serrées l'une contre l'autre. Quand elle les ouvrit, une fleur poussa à même la paume de l'enfant. Ses pétales étaient entièrement noires, son coeur semblait fait d'argent, tout comme sa tige. D'une légère traction sur la plante, Danae sortit les racines de sa main et la planta devant la maison. La fleur se flétrit et s'enfouit dans le sol.

-Il te suffira de le lui demander pour qu'elle s'ouvre, elle ne le fera que pour toi, dit-elle avec un sourire de fierté.

C'est ce que fit Isa. La fleur obéit. Tout le monde applaudit de bon coeur l'elfe à la main verte et Isa embrassa sa fille en la remerciant.

[...]

Oui, sa soeur était extraordinaire. Toutes les deux formaient une rose. Danae, la fleur, et Enora devait être les épines pour la protéger.
Avancer.
Avancer encore.
Avancer toujours.

Couverte de sable, affamée, assoifée et morte de fatigue, Enora arriva enfin dans une ville dans grande taille. Elle trouva une ruelle où elle put se laver à l'abris des regards, grâce à son pouvoir de contrôle de l'eau. Assise en tailleurs, elle attendit quelques minutes que ses pieds se soignent.
Aprsès deux minutes de calme et de réflexion qui lui firent beaucoup de bien, L'efle se releva, effleurant au passage l'épée qu'elle avait récupéré près de la dépouille de sa mère. Son épée.
Il fallait qu'elle trouve de quoi manger avant de tomber de fatigue. Mais elle avait un problème. Pour trouver de la nourriture en ville, il faut de l'argent. Elle n'avait jamais eu une pièce de sa vie. Chez elle, on trouvait soi-même sa nourriture, ou on échangeait, voire donnait. L'argent n'était qu'un système engendrant la querelle et les inégalités.
Après un autre instant de réflexions, Enora détermina différentes solutions.
La première était de voler. Ce qu'elle ne ferait sous aucun prétexte. On ne l'avait pas éduquée de cette façon.
La deuxième était de mendier. S'assoire dans un coin de rue et attendre. Pourquoi pas se prostituer, tant qu'on y était ? Enora était bien trop fière pour cela.
Il restait se donner en spectacle. Jongler. Avec quoi ? Ses chaussures feraient l'affaire. Quo que jongler avec deux objets, tout le monde savait le faire, ce n'était pas extraordinaire... Soudain, elle eut une idée. L'instant suivant, cinq balles de glace apparaissaient dans ses amins. Fière du resultat, elle commença à jongle raprès avoir placé devant elle une coupe qui semblait de feu, pour récolter les piècves que la populace lui donnerait peut être...

Glais Sinhg prenait un peu l'air. Punaise, qu'il en avait besoin. Cette soirée avait été top et ses clients généreux sur les pourboires. Mais bon, louer son café comme salle de spectacle, quand même. Certes, il en sortait plus que gagnant, mais il avait du refuser exceptionnellement l'accès à ses habitués, ce qui n'était pas terrible pour le commerce à long terme. C'est donc à moitié beurré, à moitié crevé qu'il fumait une clope sur le parvis de son bar.

*Le pire, c'est que c'était un pas trop mauvais concert, et les pèquenots qui étaient là picolaient grâve. Mais bon, ils m'ont aussi fait picoler et j'ai une sale gueule. Maintenant faudrait que j'range le bar. Pfff, pas envie, j'vais aller faire un tour en ville*

Il jeta sa clope dans le caniveau, s'étira et partit se promener en rue. Quel temps merdiquement ensoleillé. Pas un temps à venir se saouler ça. Enfin, de toute façon il n'ouvrirait pas avant 16h, alors c'était pas grave. Mais il n'aimait quand même pas le soleil.
Il marcha longtemps, mais vu son état, les bruits de la ville était méchamment amplifiés dans son crâne. En plus de cela, il se faisait bousculer sans ménagement par les passants. Vite dégouté par tout cela, il décida de se réfugier dans des ruelles moins fréquentées. Ah, le calme des petites ruelles. En plus il y avait moins de soleil et il y faisait plus frais, avec une petite pointe d'humidité qui était réellement agréable.
Il déambula encore un petit temps avant d'arriver dans une ruelle ou une jeune femme, très jolie, jonglait avec des balles de glace, un sébile de flammes à ses pieds.

*Ouai, ben, surement maîtrise de la flotte. Facile de jongler quand on maîtrise un élément. Par contre, le pot de flammes, ça c'est classe*

Sinhg s'approcha et regarda Enora jongler. Il l'observa longuement et, son esprit sortant peu à peu de la torpeur éthylique, il se rendit compte que la jongleuse était en fait une elfe.
Une elfe, et libre par dessus le marché. Houlà, il devait boire moins souvent. Mais bon, si elle était libre, c'est pas lui qui allait la livrer. Mais elle jouait un jeu risqué à s'exposer ainsi.

"Hey, la jongleuse. Tu sais qu'tu prends des risques. T'es une elfe sans maître, tu risques de te faire attraper et vendre au premier pèquenot venu. J'serais toi, j'irais bien vite me planquer ailleurs."

Enora avait de la chance que Sinhg n'était pas sans le sou, sinon il n'aurait pas hésité à la dénoncer. Mais là, il était pris d'un élan de gentillesse. Ce n'était pas une rareté, mais il valait mieux en profiter.

Enora jonglait toujours plus vite, enchapinant figures compliquées et pirouettes inconcevables. Les pot à ses pieds se remplissait légèrement.Très légèrement. Les gens la regardaient, assez étonnés. Sans y pretter très attention, la jeune elfe continua à jongler à une telle vitesse que les balles de glace étaient presque invisibles, formant un cercle ininterrompu. Un passant... Eh bien, un passant passa. C'est fait pour ça, les passants, non ? Pourtant, celui-ci stoppa net devant la jongleuse et la regarda pendant quelques minutes. Enora, qui n'avait pas besoin de beaucoup se concenter pour jongler, observa l'arrivant. C'était un ange déchu. Il était très grand et ses yeux verts étaient captivants. Quand il se décida à prendre la parole, c'est une voix pâteuse qui retentit.

-Hey, la jongleuse. Tu sais qu'tu prends des risques. T'es une elfe sans maître, tu risques de te faire attraper et vendre au premier pèquenot venu. J'serais toi, j'irais bien vite me planquer ailleurs.

Cet ange empestait l'alcool. Mais il avait raison. Enfin, certainement. Enora préférait lui faire confiance. Ainsi, tout elfe était considéré comme esclave ou rebelle ? Voilà une notion qui ne l'avait jamais effleurée. Elle arrêta de jongler et les balles disparurent aussi soudainement que le pot de feu, après qu'elle l'eût vidé des quelques piécettes qu'il contenait. Il fallait trouver quelque chose de crédible pour expliquer sa liberté innexplicable. Et il fallait le trouver vite. La première idée fut, lui semblait-il, la bonne.

-En fait, si je suis sans maître, monsieur, c'est parce que je suis eune eclave affranchie.

Elle avait parlé de façon franche et assez servile pour faire plus esclave, mais le ton prit était assez ferme pour que le fait soit indiscutable. Ne laissant pas au maître le temps de parler, elle continua.

-J'ai été vendue il y a quelques tempsp à un petit vieux adorable, qui est malheuresement vite mort. Il avait je ne sais quelle maladie incurable...

Simulant comme si elle avait toujours fait ça, elle baissa la tête et quelques larmes coulèrent de ses yeux. Contrôler l'eau est vraiment très pratique... Cette eau était bel et bien salée cmme des larmes et les faire venir en si peu de temps de la mer n'avait pas été facile...

-Ses dernières volontés étaient de me libérer. Alors me voilà... Mais vous avez raison, je devrais me cacher, je ne pense pas que tout le monde soit aussi compréenssif que vous et pour rien au monde je ne retournerai dans une cage de ce magasin...

Soudain, son premier but lui revint en mémoire. Danae. Préoccupée par sa survie, elle avait chassé sa soeur de ses pensées pendant quelques instants.

-En fait, ma soeur a été elle aussi affranchie, puis capturée à nouveau. Pourriez-vous... M'aider à la retrouver ?

Elle était presque certaine qu'il refuserai. Mais pourquoi ne pas essayer ?

La jongleuse elfique parlait vite et bien, ne lui laissant l'occasion de répondre que lorsqu'elle eut entièrement fini d'exposer sa petite histoire. Glais Sinhg éclata alors d'un rire qui fit se retourner quelques passant qui se demandèrent qui était ce poivrot.
Il essuya les larmes qui avaient couler lors de son esclaffement. Une esclave affranchie parce que son vieux maître était mort d'une maladie incurable. Cette jolie fleur savait mentir, et ces larmes qui perlaient sur son visage était surement tout aussi fausses. Il la regarda longuement, sans rien dire, absorbant son image dans ses yeux émeraudes. Eheh, c'est qu'il l'aiderait bien juste pour se divertir.

"Tu sais que tu es une fieffée menteuse toi. Un esclave ne sera certainement pas affranchie dans un monde gouverné par les démons. Quoi que tu sois, je m'en moque. Le système n'est fait que pour les crétins qui s'y conforment, ce qui n'est pas mon cas. Mais tu dis chercher ta soeur qui a été vendue comme esclave?"

Et oui, il ne comprenait pas toujours le lien qui unissait les membres d'une famille car ceux qu'ils avaient eu n'était pas ce qu'il y avait de mieux : des parents et des soeurs mielleuses, puis plus de famille. D'ailleurs, il avait été renié.
Il regarda alors encore Enora et lui tendit la main.

"Glais Sinhg, patron du Hard-Punk café. J'vais te filer un coup de main parce que j'aime foutre le boxon. Mais d'abord, j'irais bien grignoter quelque chose. Et boire un petit truc..."

Joignant geste à la parole si l'on puis dire, il fit exploser une gouttière qui au lieu de projeter de l'eau, faisait pleuvoir de martini. Il avait transformé l'eau qui coulait et, maîtrisant à la perfection l'alcool, il avait fait augmenter la pression de celui-ci pour qu'il explose le conduit métallique l'hébergeant.

"Ouaaaai, et j'adore l'alcool aussi, mais tu t'en rendras vite compte."

Finalement, il était loin d'être encore sobre. Enfin, il ne l'était jamais vraiment non plus. Sans attendre quoi que ce soit de l'elfe, voyant qu'elle était hésitante, il lui prit la main, la lui serra puis la tira vers les rues principales.

"Allez, reste pas là, je suis sur que toi aussi tu as faim. C'est moi qui invite, profites-en"

» Recrutement [PV : Glais Sinhg]